Le 8 mars, Journée de la femme …. Non Monsieur !

Le 8 mars, Journée de la femme …. Non Monsieur !

Dites plutôt …  la journée internationale de lutte pour les Droits des femmes

En effet chaque  8 mars… la journée internationale de lutte pour les Droits des femmes nous rapelle que l’égalité homme-femme n’est pas effective. 

Le Forum économique mondial, dans son rapport de 2020 sur le Global Gender Gap, classe la Belgique en 27ème position mondiale en matière d’égalité… mais pas dans toutes les sphères de la société.

Si notre pays se classe en 4ème position en matière d’éducation, il se retrouve à la 54èm place pour les opportunités et la participation économique.

Cette situation a notamment des conséquences sur la répartition des revenus : le rapport 2019 établi par Oxfam montre qu’économiquement, les hommes détiennent  50 % de richesses de plus que les femmes.

Voici quelques chiffres qui illustrent ces inégalités :

Le salaire

  • 11%. C’est la différence moyenne entre le salaire d’une femme et celui d’un homme.
  • 15%. C’est le nombre de femmes occupant des postes dans les métiers scientifiques, mathématiques, d’ingénieures ou dans la technologie.
  • 78,9%. C’est la proportion de femmes parmi les personnes travaillant à temps partiel

La pension

En Belgique, 1 femme sur 3 touche moins de 750€/mois.

En effet Il faut savoir que sur trois personnes âgées qui touchent La Garantie de revenus aux personnes âgées1(GRAPA), deux sont des femmes. C’est lié au fait qu’une femme touche en moyenne une pension 26 % inférieure à celle d’un homme.

Ces écarts de pension entre femmes et hommes sont liés aux écarts de salaire, mais sont aussi dus à la répartition du temps de travail en hommes et femmes.

Ainsi, en Belgique, si le nombre de femmes actives sur le marché de l’emploi continue d’augmenter, 79 % des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes, qui effectuent par ailleurs un travail non rémunéré pourtant essentiel à la société (garde malade, élever les enfants, travaux domestiques,) 

1La garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA) est une allocation sociale accordée aux personnes de plus de 65 ans qui ne disposent pas de ressources suffisantes.

« Une femme qui travaille une grande partie de sa vie à temps partiel percevra une pension plus faible que si elle travaille à temps plein car le travail non rémunéré n’est pas comptabilisé. Pourtant, une aidante proche fait économiser en moyenne 1197€ par mois à la société ! Cela la met dès lors dans une position de dépendance financière, durant sa carrière et surtout après sa retraite » 

Sarah Schlitz, députée fédérale écologiste.

L’orientation professionnelle

La répartition homme-femme au sein des secteurs d’activités est aussi liée au genre.

On peut identifier des professions dites « féminines » étant donné que le pourcentage de femmes du total de personnes occupées dans les professions comme sage-femme, aide de ménage à domicile, garde d’enfants, éducatrice de la petite enfance et aide-soignante à domicile est supérieur à 97 %.

D’un autre coté on peut identifier des métiers typiquement « masculin » comme mécanicien, ajusteur d’appareil électrique, pompier, réparateur en électronique, constructeur en béton armé, maçon, tôliers-chaudronnier.

Pourtant on peut quand même retrouver des femmes dans ces secteurs. En effet si aux Forges de Clabecq les femmes n’étaient pas nombreuses, à l’instar de Marie Mawet elles ont marqués leur passage.

 

https://statbel.fgov.be/fr/themes/emploi-formation/marche-du-travail/les-professions-en-belgique#news

La sphère privée

les tâches domestiques sont encore majoritairement assumées par les femmes :

En moyenne, les femmes consacrent 3h26 par jour aux tâches domestiques (ménage, courses, soins aux enfants, etc.) contre 2h pour les hommes

Ces inégalités de partage des tâches au sein du foyer ont des répercussions dans d’autres domaines :

  • Frein dans la vie professionnelle (On constate par exemple que les femmes prennent trois fois plus de congés parentaux que les hommes).
  • Essor du temps partiel féminin.
  • Faible représentation en politique ou dans les instances dirigeantes d’associations.

On retrouve ces écarts également en matière de temps libre :

Les femmes consacrent en moyenne 2h45 par jour à leurs loisirs (lecture, promenade, télévision, sport, etc.) contre 3h20 pour les hommes.

Et en politique…

En Wallonie, 2007 femmes ont été élues au niveau communal, ce qui représente 38,6% des élus. Ce pourcentage est 3,7% plus élevé qu’en 2012 où les femmes constituaient 34,9% des élus.

Aux dernières élections, 45 femmes ont été désignées Bourgmestre sur un total de 262  , ce qui représente une proportion de 17,2% de femmes bourgmestres

A Tubize 12 femmes sur 29 élus siègent au Conseil Communal. C’est chez Ecolo Tubize que la représentation de femmes est la plus importante car 100% des élus sont des élues

 

https://igvm-iefh.belgium.be/fr/activites/politique/analyse

Ces quelques données mettent en évidence une réalité.

les inégalités entre les femmes et les hommes ne sont pas limitées à l’un ou l’autre domaine de la société. Si, pris globalement, nos résultats en termes d’égalité de genre s’améliorent, les écarts entre les femmes et les hommes se réduisent en outre plus lentement que dans d’autres pays européens.

Journée des droits des femmes : Que peut faire une commune ?

Journée des droits des femmes : Que peut faire une commune ?

Alors, qu’habituellement, l’inégalité entre les femmes et les hommes est un sujet de dimension nationale propice au débat d’idées.

Mais que faire de cette problématique au niveau local.

Les communes, comme tout lieu de pouvoir, a un rôle à jouer dans l’égalité des sexes.  En tant qu’employeuses, en tant que pouvoir organisateur d’écoles, de crèches, de structures d’accueil extra-scolaire, de services aux familles, d’équipements sportifs, de centres culturels, mais aussi en tant que responsables de matières comme la sécurité, le logement, la lutte contre la pauvreté.  Et, bien sûr, en tant que premier échelon de citoyenneté et de démocratie.

La ville employeuse

La ville emploie toute une série de personnes: agent-e-s administratives/tifs,accueillant-e-s d’enfants, ouvrières/ers, etc. À ce titre, comme toutes/tous les employeuses/eurs, nous avons un rôle éminent à jouer en matière de lutte contre les inégalités salariales, contre les inégalités engendrées par le travail à temps partiel et en faveur de la mixité dans tous les secteurs professionnels et à tous les échelons de pouvoir.

Accueil des enfants

Dans le contexte actuel de paupérisation et de mise à mal des budgets publics, il nous semble essentiel de réaffirmer l’importance des services publics dans une politique globale de lutte contre toutes les formes de discriminations. Les services aux familles sont particulièrement nécessaires pour les publics les plus fragilisés, parmi lesquels les femmes sont surreprésentées. L’accueil des enfants de 0 à 3 ans est une priorité pour Tubize. Le taux de couverture des crèches doit continuer d’augmenter.  Des efforts ont été fait et il faut continuer dans ce sens là.  Une attention particulière doit aussi être apportée aux familles monoparentales. Outre les situations de pauvreté qui les caractérisent souvent, ces familles sont confrontées à de nombreuses difficultés quotidiennes d’ordre pratique.

Lutte contre les stéréotypes

Des centaines d’enfants sont accueillis chaque année dans les différentes structures scolaires et d’accueil gérées par la Ville. Nous avons une véritable responsabilité en matière de lutte contre les stéréotypes et les discriminations dès le plus jeune âge,  Pour ce faire, il est primordial de sensibiliser et d’outiller au mieux le personnel éducatif.

La lutte contre l’exclusion sociale

Conséquence directe de la précarité, l’exclusion sociale n’est pas un choix. Elle résulte souvent de la perte d’un emploi, d’un problème familial ou de santé, d’un surendettement ou d’une arrivée récente sur le sol belge. Elle se traduit par une pauvreté et un isolement croissants. Afin de lutter contre cette exclusion sociale, priorité doit être donnée à la prévention. De manière générale, toute action visant la lutte contre la précarité et améliorant l’accès au logement et au marché du travail doit être renforcée.

Les espaces publics

Au niveau de l’espace public, le sentiment d’insécurité vécu par les femmes dans les rues est encore bien réel. Les faits de harcèlement de rue, d’agressions verbales, physiques ou encore de vols à l’arraché concernent bien souvent, voire principalement, les femmes. Nous avons un rôle essentiel à jouer dans ce domaine, en appliquant le gender mainstreaming de manière transversale à toutes nos réflexions. Par exemple au niveau de l’aménagement de l’espace, aux éclairages publics, à l’emplacement des arrêts de transports en commun,…. Nous proposerons des marches exploratoires avec des femmes pour cibler les points noirs dans notre ville.

Sécurité

Il sera toujours nécessaire de sensibiliser les policières/ers à diverses thématiques, telles que la lutte contre l’homophobie, le sexisme ainsi que l’accueil et la prise en charge de faits de violences. Seule une formation adéquate peut permettre d’optimaliser la prise en charge de ces faits très spécifiques, tant au niveau de l’accueil et de l’accompagnement des victimes, que du suivi des auteurs.

De nombreuses associations de terrain peuvent aider sur cette problématique, nous serons toujours à leur écoute.

 

Projet de motion « Tubize, commune hospitalière »

Projet de motion « Tubize, commune hospitalière »

Ce lundi des citoyens ont proposé une motion pour rendre notre commune hospitalière.

Voici la motion déposée. 

Vu les engagements européens et internationaux pris par la Belgique pour le respect des droits fondamentaux des personnes et en particulier des plus vulnérables (Déclaration universelle des droits de l’homme, Convention européenne des droits de l’homme Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, etc.) ;

Vu les engagements pris par la Belgique en matière de protection des réfugiés dans le cadre de la Convention de Genève de 1951, vu les engagements pris par la Belgique en matière de relocalisations et de réinstallations ;

Vu l’article 23 de la Constitution belge garantissant à chacun le droit de mener une vie conforme à la dignité humaine et de jouir de droits économiques, sociaux et culturels ;

Considérant que la multiplication des crises et la prolongation de conflits poussent des femmes, des hommes et des enfants à prendre des routes migratoires de plus en plus dangereuses, souvent au péril de leurs vies ;

Considérant que les migrations ont forgé le monde et continueront de le faire, qu’elles constituent une chance et un potentiel pour nos sociétés pour peu qu’une politique active d’accueil soit mise en place ;

Considérant que l’accueil des migrants n’est pas le seul fait des compétences fédérales, que les communes – même dans un cadre restreint – ont une marge de manoeuvre pour organiser un accueil et un soutien de qualité aux migrants, quel que soit leur statut ;

Considérant que les services communaux sont le premier interlocuteur vers lequel les citoyens se tournent, que la confiance dans ces services, y compris la police, est fondamentale pour le bien vivre ensemble ;

Considérant qu’un meilleur accueil peut faire la différence dans le parcours d’intégration des migrants et leur permettre de se sentir partie prenante de la vie locale ;

Le conseil communal, en sa séance du …, s’engage à poursuivre les actions déjà entreprises, en particulier par le CPAS, et à prendre, le cas échéant, des initiatives nouvelles pour réaliser les objectifs suivants en matière d’accueil et d’intégration des migrant.e.s à Tubize, ville accueillante :

1. Sensibiliser la population sur les migrations et l’accueil de l’autre

• Sensibiliser les élèves des écoles communales, les organisations de jeunesse et les associations actives dans la commune;

• Sensibiliser les agents communaux, les fonctionnaires du service Population, aux droits des étrangers, à la diversité et au respect de l’autre;

• Soutenir les associations et les initiatives citoyennes qui souhaitent venir en aide aux étrangers et primo-arrivants de la commune;

• Organiser et soutenir de rencontres interculturelles à l’attention de tous les résidents de la commune (Belges, Européens, étrangers avec ou sans papiers), pour contribuer à faire tomber les préjugés ;

• Informer régulièrement la population tubizienne, notamment via le bulletin communal, le site internet de la commune, par l’organisation de séances publiques d’information;

2. Garantir l’accueil et le séjour des migrants dans le respect des droits humains, et notamment :

2.1 en matière d’accueil administratif, garantir le respect des droits et des procédures :

• respect des délais légaux fixés (enquêtes de résidence, inscriptions au sein de la commune, transmission des dossiers aux autres administrations, délivrance des accusés de réception et annexes, renouvellement des titres de séjour…);

• tarifs identiques pour l’ensemble de la population;

• pas d’exigence de conditions supplémentaires non prévues par la loi;

• vigilance dans les procédures de radiation et faciliter la procédure de réinscription par la commune;

• respect du droit à la vie privée et familiale lors de l’enregistrement des déclarations de mariage, de cohabitation et de reconnaissance de paternité.

2.2. en matière d’information :

• Organiser des moments d’information ouverts à tous les résidentes et résidents, indépendamment de leur statut juridique, sur les services et aides offerts dans la communes ;

• Communiquer une information correcte et spontanée sur les procédures de séjour, de mariage/cohabitation légale, d’accès à la nationalité, sur les services existants au sein de la commune ; s’assurer que les étrangers comprennent les procédures ;

• Mettre à disposition l’information existante sur les services dans les langues utilisées par les migrants; faciliter l’utilisation du service d’interprétariat social;

• Délivrer une information de qualité sur l’accès à la nationalité belge;

2.3. en matière de soutien à l’intégration des migrants

• Soutenir des initiatives d’accès à un logement digne quelle que soit la situation de séjour;

• Systématiser l’orientation vers les cours de FLE (Français Langue Etrangère);

• Donner une information complète sur les parcours d’intégration;

• Susciter et soutenir l’intégration socio-professionnelle des migrants dans les dispositifs locaux d’insertion socio-professionnelle ;

• Mener campagne pour inciter les résidents tubiziens d’origine étrangère à s’inscrire comme électeurs pour les élections communales d’octobre 2018 (pour autant qu’ils remplissent les conditions pour ce faire) et à exercer ainsi leurs droits politiques ;

• Adresser un appel à projet aux associations qui s’engagent à soutenir l’intégration des migrants ;

2.4 en matière d’’accueil spécifique des demandeurs d’asile et des réfugiés

• Favoriser l’intégration scolaire des enfants ;

• Favoriser les rencontres avec les habitants (culturelles, sportives…) et les initiatives d’entraide;

• Dans le cadre de la transition de l’aide matérielle vers l’aide financière, assurer un accompagnement personnalisé et l’aide à la réinstallation ;

• Avoir une attention spécifique pour les mineurs étrangers non accompagnés (MENA) en leur assurant logement et accueil approprié, et associer l’AMO-Plan J ;

• Informer la population locale de la possibilité de devenir tuteur pour un MENA;

3. Garantir le respect des droits fondamentaux des personnes sans papiers, notamment :

3.1. en matière sociale et sanitaire

• Garantir et faciliter l’accès à une aide médicale urgente de qualité

• Favoriser l’inscription des sans papiers dans les écoles de promotion sociale, les bibliothèques, les centres sportifs de la commune;

• Garantir l’accès aux hébergements d’urgence y compris aux personnes sans papiers.

• Délivrer une information claire et précise concernant leurs droits (Aide Médicale Urgente, demande de régularisation, scolarité des enfants, aide juridique, mariage, …).

3.2. en matière de police

· sensibiliser le personnel de police à la problématique migratoire et aux droits des migrants,

· déposer et soutenir après du Conseil de la Zone de Police la proposition suivante relative aux modalités qu’il conviendrait de respecter en cas d’arrestation :

◦ préciser les motifs de convocation dans les courriers adressés par les communes aux sans papiers.

◦ ne pas permettre à la police locale de procéder à des arrestations de sans-papiers à leur domicile sans mandat du juge.

◦ ne pas procéder à des arrestations dans et à la sortie des écoles et des lieux de culte et dans un commissariat lors de dépôt de plainte pour atteinte à leurs droits en vue de transférer des personnes sans papiers vers des centres fermés et en vue d’une expulsion.

◦ si l’Office des Etrangers donne l’ordre de procéder à l’arrestation de personnes se trouvant en procédure de regroupement familial et/ou ayant un ou des enfants qui résident sur le territoire communal, ne pas permettre à la police de procéder mais communiquer à l’Office des Etrangers les informations manquantes requises.

4. Déclarer sa solidarité envers les communes européennes et les pays confrontés à un accueil de nombreux migrants

En plus des engagements ci-dessus, le conseil communal se déclare solidaire des communes européennes et des pays situés à proximité des régions critiques (comme la Grèce, l’Italie ou encore le Liban), qui accueillent sur leur territoire un très grand nombre de réfugiés et demandeurs d’asile et de réfugiés et qui tentent de faire face avec dignité et dans le respect des personnes.

Le Conseil se prononce pour une politique migratoire belge et européenne digne, respectueuse des personnes et et des droits fondamentaux des migrants.