Nous nous trouvons devant le dilemme de décider pour au minimum les 60 ans à venir pour une nouvelle ligne HT aérienne et d’une nouvelle ligne HT souterraine.  C’est-à-dire de conserver pendant les 60 ans à venir une présence visible et impactante pour les riverains d’une ligne aérienne ou de choisir une ligne souterraine qui laisse en phase d’exploitation un environnement intact et plus sain.

Les délégués à la Région Wallonne ont décidé d’octroyer le permis pour une ligne aérienne sur base d’une étude d’Elia.  Depuis le début, les communes (Tubize, Ittre, Nivelles, Seneffe et Courcelles)  impactées via la voix de ces conseillers ou échevins Ecolo contestent cette étude.

L’Etude d’incidence environnementale met en évidence de nombreuses « nuisances » du projet aérien.

  • Ecart par rapport aux recommandations du Schéma de développement du territoire :  En voulant remplacer la ligne à haute tension (2×150 kV) en lieu et place (et donc en conservant notamment le surplomb de zone d’habitat), le projet ne s’inscrit pas entièrement dans la philosophie du SDT
  • Nuisance visuelle et paysage :L’implantation d’une ligne électrique et plus particulièrement de pylônes à proximité d’habitations peut engendrer pour les riverains proches un inconfort visuel lié au sentiment de dominance de la ligne et de ses pylônes.  La ligne électrique traverse majoritairement des zones non-urbanisables au plan de secteur (21,7 km) contre 1,5 km en zones urbanisables. Cependant, la présence paysagère de la ligne est d’autant plus marquée qu’elle est proche de lieux de vie. Plusieurs zones d’habitat et habitations en zones non-urbanisables sont surplombées par la ligne électrique.  Les incidences paysagères de la ligne électrique depuis les habitations découlent plus souvent de la proximité des pylônes qui peuvent engendrer un inconfort visuel résultant du fait que l’observateur doit lever ses yeux pour percevoir le pylône dans son entièreté. Plusieurs situations d’inconfort visuel ont été identifiées,celles-ci sont généralement localisées à moins de 100 m de la ligne et des pylônes.  La pose d’une liaison électrique souterraine, principalement en voirie (ou assimilé), marque un avantage notable par rapport au projet de renouvellement de la ligne aérienne.  Par ailleurs, le démontage de la ligne électrique existante apporterait une amélioration significative de la qualité paysagère de l’environnement dans lequel elle prend place.marque un avantage notable par rapport au projet de renouvellement de la ligne aérienne
  • Nuisance sonore :  Ce bruit est généré par le vent au contact des différents composants des champs électriques et magnétiques.  Le bruit pourrait donc être perceptible pour quelques habitations situées dans des espaces dégagés et à proximité de la ligne.
  • L’effet couronne: Le champ électrique présent à la surface des conducteurs génère dans l’air ambiant des micro-décharges électriques. Concrètement, chacune d’entre elles produit un petit claquement comparable à celui des décharges électrostatiques. Dans le cas des lignes à très haute tension, comme le champ électrique varie à la fréquence de 50 Hz, il peut se produire un tel claquement 100 fois par seconde (puisque le champ passe 2 fois par un maxima pour chaque oscillation).  C’est leur grand nombre sur toute la longueur des câbles et leur répétition dans le temps qui explique le grésillement/crépitement caractéristique.  Dans le cas présent, la ligne étant prévue en 150kV, il est donc très peu probable que l’effet couronne apparaisse.  Notons cependant que le grésillement est perceptible pour la ligne actuelle dans certaines conditions atmosphériques.
  • Champs magnétique : Dans le cas présent, dans la mesure où la ligne à haute tension surplombe et passe à côté de zones habitées, il est recommandé d’opter pour une ligne transposée. Pour une ligne souterraine le champ magnétique décroît très rapidement. Ainsi à 10 mètres de distance de l’axe du câble souterrain,le champ est déjà insignifiant. Alors qu’il faut une trentaine de mètre de part et d’autre de la ligne aérienne pour obtenir des valeurs insignifiantes.
  • Champs électrique : En ce qui concerne les champs électriques, l’alternative n’aura aucune incidence. En effet, dans le cas d’une liaison souterraine, l’entièreté du champ électrique est contenu à l’intérieur des câbles par la gaine métallique qui entoure les conducteurs. Sur ce point, l’alternative marque donc un avantage notable.
  • Contexte climatologique et météorologique:  L’EIE mentionne le contexte climatologique et météorologique général sur la ligne aérienne mais ne mentionne pas les cas exceptionnels de vents tempétueux comme cela s’est produit sur cette ligne en 2016 (6 pylônes endommagés et ligne coupée)
  • Incidences sur les activités agricoles et forestièresLa présence d’une ligne aérienne induira en phase d’exploitation une difficulté d’utilisation des nouvelles technologies pour les agriculteurs (GPS, drones…) à cause des perturbations de signaux et la limitation d’utilisation de drones aux abords de la ligne aérienne.  La réalisation de la ligne souterraine nécessitera l’abattage d’arbres sur le trajet retenu. Notons que les arbres présents le long des berges et chemins de halage du Canal ne sont pas de très grands intérêts botaniques et peuvent être compensés par la plantation de haies le long du trajet. La ligne aérienne a nécessité lors de son installation la réalisation de coupe des arbres dans les bois et forêts survolés par la ligne et donc aussi le maintien de ces « trouées forestières ».
  • La durée du chantier de mise en œuvre pour la ligne aérienne est de 3ans par période de 8 mois.  La période de chantier pour la ligne souterraine est limitée à 4 à 6 semaines par tronçon de 1km. Des chantiers parallèles peuvent être menés à différents endroits pour réduire le temps global du chantier.

Au vu des éléments étudiés dans cette étude, il apparaît clairement que le projet souterrain présente une évolution environnementale non négligeable par rapport à l’aérien en oubliant pas que l’exploitation de la ligne HT est prévue pour 60 ans.  C’est pour cela que les communes ont décidé d’introduire un recours auprès du ministre.