Questions jointes de – M. Marcel Cheron au ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société Nationale des Chemins de fer belges, sur « la fermeture des guichets de la gare de Tubize » (n° 16004) – M. Stéphane Crusnière au ministre de la Mobilité, chargé de Belgocontrol et de la Société Nationale des Chemins de fer belges, sur « l’annonce de la suppression du guichet de la gare de Tubize » (n° 16110) 08 Samengevoegde vragen van – de heer Marcel Cheron aan de minister van Mobiliteit, belast met Belgocontrol en de Nationale Maatschappij der Belgische Spoorwegen, over « de sluiting van de loketten van het station Tubeke » (nr. 16004) – de heer Stéphane Crusnière aan de minister van Mobiliteit, belast met Belgocontrol en de Nationale Maatschappij der Belgische Spoorwegen, over « de aankondiging van de sluiting van het loket in het station Tubeke »

Marcel Cheron (Ecolo-Groen):

Monsieur le ministre, je vous interrogeais ici, il y a quelques semaines, sur l’avenir de la gare de Tubize. Qu’il s’agisse des cadences mal réparties, de l’état de la gare, des parkings, du manque de trains, de la vitesse commerciale et, surtout, en particulier à cette époque, de la ponctualité, il semblerait que les chiffres définitifs de l’année 2016 ne soient pas brillants. Plus globalement, tous les indicateurs sont au rouge. Les navetteurs de la région de Tubize étaient déjà à bout de souffle. J’insistais à l’époque sur le niveau de service déplorable de cette gare, pourtant centrale dans un bassin de vie peu desservi par les transports en commun et appelé à voir sa population croître assez fortement dans les années qui viennent. Pourtant, monsieur le ministre, au-delà de cet état qui est déjà insatisfaisant, un nouveau coup pourrait être porté aux usagers ferroviaires de Tubize. En effet, la presse nous a rapporté, il y a quelques temps, la fermeture annoncée des guichets de la gare, au moins pour une grande partie de la journée. Si cette information est confirmée, elle me paraît inadmissible. Nous avons eu dans cette commission un débat, la semaine dernière, je pense, sur une résolution de la N-VA à propos d’une alternative aux guichets pour la vente de tickets. J’ai expliqué combien il était pervers de déjà considérer que ce n’était plus au service public de vendre dans les guichets mêmes de la gare, des tickets pour prendre le train. J’en ai ici l’explicitation et la démonstration. Depuis 2013, 33 guichets ont déjà été fermés dans des gares wallonnes. C’est du service en moins pour les usagers: difficulté de renouvellement des abonnements, plus de recherche du meilleur tarif, insécurité, et bientôt probablement, fermeture pure et simple de la salle d’attente. Avec cette mesure, combinée aux problèmes liés aux pannes d’automates et à l’application automatique du tarif à bord -nouveau système -, on se demande si la SNCB ne cherche tout simplement pas à faire fuir les voyageurs. Alors que la population de l’ouest du Brabant wallon va exploser, la gare de Tubize draine déjà plus de voyageurs que celles de Dinant, Deinze, Schaerbeek, et autant que celle d’Arlon! Ses nombreux voyageurs méritent une gare de premier plan, avec un niveau de service à la hauteur. Ce qui est loin d’être le cas, aujourd’hui.   Monsieur le ministre, voici une question très simple, confirmez-vous cette fermeture par la SNCB, à certaines heures, du guichet de la gare de Tubize? Quelles sont les autres gares menacées d’une fermeture des guichets dans les deux prochaines années?

Stéphane Crusnière (PS):

Monsieur le président, monsieur le ministre, comme mon collègue, au même moment d’ailleurs, peu avant les vacances, je vous ai interrogé sur la gare de Tubize et les services qui y sont proposés pour les usagers. Lors de ma dernière intervention, je vous avais fait part de mon inquiétude quant à l’offre insuffisante face à la hausse continue du nombre des usagers que mon collègue vient également d’indiquer. Vous aviez alors été assez rassurant disant que vous alliez tout mettre en œuvre pour améliorer les services proposés aux voyageurs. On s’en était réjoui. Malheureusement, nous avons très vite déchanté en ce début d’année. En effet, la première mesure en vue d’améliorer les services proposés consiste à fermer les guichets de cette gare de Tubize. Monsieur le ministre, confirmez-vous cette information? Si oui, c’est vraiment quelque chose de regrettable. Ce n’est pas anodin, étant donné que 3 500 voyageurs prennent quotidiennement le train à Tubize. Il ne s’agit donc pas d’une gare de seconde zone. Monsieur le ministre, ma question est donc identique à celle de mon collègue. Confirmez-vous cette fermeture? Pouvez-vous nous communiquer les motivations qui vous ont poussé, qui ont poussé les services à faire ce choix?

François Bellot, ministre:

Monsieur le président, chers collègues, je signale tout d’abord qu’il s’agit d’une entreprise publique autonome et non pas d’un service d’État. Ce n’est donc pas le ministre qui décide d’ouvrir ou de fermer des guichets. Il faut que les choses soient claires. La fermeture complète de la fonction de guichet de la gare de Tubize n’est pas prévue. La SNCB m’informe qu’elle a décrété un moratoire jusqu’en 2020 en ce qui concerne la fermeture complète des fonctions de guichet dans les gares. La SNCB précise qu’elle fait toutefois évoluer, chaque année, les heures d’ouverture de plusieurs gares si les volumes des ventes et les taux d’activité des guichets ont diminué dans une mesure telle qu’une prestation de services n’est plus justifiable. Chaque proposition d’adaptation des heures d’ouverture doit être évaluée non seulement sous la perspective de la gare concernée, mais aussi sous une perspective géographique plus large: Régions, provinces, potentiel, lignes ferroviaires, etc. J’ai récemment rappelé à la SNCB que toute réduction des heures d’ouverture d’un guichet ne pourrait se faire que si une solution avait été trouvée pour garantir l’accès à la salle d’attente et après avoir informé les autorités communales. Ceci sera également repris dans le futur contrat de gestion. Par ailleurs j’ai demandé à la SNCB d’envisager la révision des heures d’ouverture des guichets, annuellement et plus au coup par coup, ni au gré des demandes des services de la SNCB tout au cours de l’année.

Marcel Cheron (Ecolo-Groen):

Je remercie le ministre. Tout d’abord, point zéro pour son rappel de ce qu’est une entreprise publique autonome. C’est toujours bien d’entendre les choses, même quand on les connaît. Point un: je n’arrête pas de parler du contrat de gestion, mais comme il ne vient pas, on est obligés de vous poser des questions. On s’est donc permis de le faire. Par votre réponse, j’ai bien compris que vous étiez en contact avec la SNCB, que je ne peux pas interroger directement, bien que cela me plairait: recevoir Mme Dutordoir serait un vrai bonheur. Mais en attendant, je prends note de votre réponse, et j’ai bien compris que vous avez parlé de « fermeture complète qui n’aurait pas lieu », ce qui signifie que des fermetures incomplètes auront lieu. C’est comme cela que je comprends vos propos. J’ai un esprit un peu paysan, un peu simple. Point deux: j’ai quand même noté votre ouverture concernant une prise en compte plus intelligente et annuelle. Mais, si l’on veut réaliser un vrai travail volontariste et dynamique en termes de transport en commun, cela doit être pluriannuel. On a un bassin de vie. Je ne connais pas l’avenir de Tubize, mais comme mon collègue, j’espère que l’avenir de cette région sera meilleur. Cette région du Brabant wallon a été touchée: les forges de Clabecq, des problèmes industriels, d’emploi, etc. mais nous sommes dans la tentative d’instaurer une nouvelle dynamique, et dans l’attente. En effet, les chiffres démographiques annoncés dans cette région, monsieur le ministre, comme on pourra le dire à la SNCB, sont importants. La population croît. Il ne faudrait pas figer la situation en fonction du nombre d’usagers actuels. Au jour le jour ou mois par mois, ou même sur une année, l’attractivité que devrait avoir le transport en commun dans une zone, monsieur le ministre, qui est en plus tournée vers Bruxelles, est à prendre en compte. Je ne vais pas le redire ici, mais on sait combien les embouteillages et le trafic routier ont cessé d’être une alternative aujourd’hui. C’est par le transport en commun structurant qu’est la SNCB que passe la solution. Nous avons la gare de Tubize. Sur la base des chiffres actuels, mais surtout de ceux qui sont attendus, la tendance est positive. Il nous paraît important de prendre cela en compte avant de prendre des décisions contre-productives qui détournent les gens du train et rendent la mobilité encore plus immobile.

Stéphane Crusnière (PS):

Monsieur le président, je remercie M. le ministre pour sa réponse. Plusieurs choses dans celle-ci: la première, j’en prends acte, ce n’est pas une fermeture complète – cela, j’avais déjà pu le comprendre d’après les informations que j’en avais; la seconde, c’est que cela signifie une fermeture partielle. Ce qui veut dire, a contrario, une ouverture qui peut varier d’une heure à quelques heures. Nous n’avons pas d’information à ce sujet. Vous dites que cette fermeture partielle doit être faite sous deux conditions: que l’accès à la salle d’attente soit garanti et que le Collège en soit informé. Pour bien connaître le bourgmestre de Tubize, je peux vous dire qu’aucune réunion d’information n’a été tenue avec les autorités communales. Il ne faut pas oublier que la SNCB est avant tout un service public. Il n’y a pas que la délivrance de tickets. Je signale incidemment que 400 personnes sur 3 500 en achètent quotidiennement à la gare de Tubize. Ce n’est pas anodin. Parmi les rôles de service public que doit rencontrer la SNCB, l’information est aussi parfois utile et nécessaire. J’insiste, tout comme mon collègue à propos du développement futur de la gare de Tubize, pour que cette décision soit reconsidérée et que les guichets demeurent ouverts en permanence, comme auparavant.

 

https://www.lachambre.be/doc/CCRI/pdf/54/ic576.pdf