16 Juin 2017 | Actualités, Espace citoyens
La locale Ecolo m’a demandé de m’impliquer auprès de la maison des jeunes ce que j’ai accepté avec plaisir. Je me suis vite rendu compte qu’il ne fallait pas grand chose pour faire avancer ce projet. Tout y est. Equipe motivée, jeunes impliqués, travail efficace. Il leur manque juste le soutien des tubiziens, la reconnaissance des autorités dans leur travail et plus de moyens. De manière générale, il manque une vision de la politique jeunesse. Les personnes compétentes sont là, les jeunes motivés sont là. Il ne faudrait pas grand chose pour que cela fonctionne pour tous les jeunes tubiziens.
Quelques mois après mon arrivée à la locale Ecolo. L’équipe m’a demandé si je pouvais être intéressé par un rôle d’administrateur au sein de la Maison de jeunes de Tubize. Il est clair que cela correspondait à mon envie de participer à la vie de ma commune. De plus, dans un secteur qui me tient à cœur et qui correspond à mon parcours professionnel. J’allais pouvoir transmettre mon expérience au sein d’institution pour les enfants en difficulté et mon expérience au sein d’une école de devoirs.
Je fus invité à ma première assemblée générale en juin 2016. Et quelle surprise pour moi d’être assis autour de la table avec une majorité de jeunes fréquentant la maison de jeunes. Dans beaucoup d’endroit, on parle du désinvestissement des jeunes, mais pas ici. Tous sont concernés par leur maison. Ce n’est pas dû au hasard. Après des discussions avec l’équipe, je me suis rendu compte que cela était possible grâce à eux.
Ils impliquent les jeunes dans LEUR maison, ils leur donnent des responsabilités, ils les soutiennent dans leur projet. Cela donne l’envie aux jeunes de s’impliquer dans leur lieu de vie. Les jeunes sentent qu’on n’organise pas des activités pour eux, mais ils co construisent les projets. Ils sont considérés comme des acteurs.
Pour moi c’est la vision qu’il faut amener dans les services, rendre les usagers acteurs de leur changement. Il n’y a pas pire sentiment que la charité, la pitié ou l’infantilisation. Ils sont des jeunes adultes à en devenir et l’équipe leur donne des outils pour y arriver.
Les activités sont nombreuses, ils se divisent en pôle artistique (graff, atelier sérigraphie,..) en pôle musical (MJ musique, festival,..) en pôle citoyen (potager, atelier touche à tout, incroyables comestibles,…) en pôle audiovisuel (MJ antistatic TV,..). Toutes ces activités sont organisées avec les jeunes avec le soutien de l’équipe.
http://www.mjantistatic.be/
Je me suis vite rendu compte que c’est une équipe et une maison qui tourne que mon rôle sera de mettre leur travail en valeur. Malgré des difficultés d’ordre technique (plus de chauffage en hiver) au cours de cette année. L’équipe est restée motiver et impliquer auprès des jeunes. Malgré le peu de moyens, ils vont un travail formidable.
Est-ce que leur travail correspond à tous les jeunes ? Non de toute façon, ils ne peuvent pas s’occuper de tous les jeunes tubiziens. Il faudrait développer d’autres services qui travaillent de la même manière et qui pourrait permettre de capter tous les jeunes dans leur différence. Par exemple, beaucoup de jeunes préfèrent le sport, d’autres ne veulent pas s’impliquer dans des projets ou ne veulent pas encore. Pour ces jeunes, il faudrait pouvoir leur proposer d’autres choses. Pour cela, il faut une vraie vision de ce que les jeunes ont besoin. Il ne manque pas grand chose pour une politique jeunesse efficace. Il y a des travailleurs de terrain compétent, il y a des jeunes motivés. Il manque une vision pour faire avancer les différents services dans la même direction.
Laurent Heyvaert
1 Juin 2017 | Actualités, Hôpital de Tubize
La direction a fait tourner en bourrique les travailleurs et les autorités communales. Le manque de concertation de la direction de l’hôpital est une faute qui met en péril la santé des tubiziens. Malgré de nombreux efforts, nous allons nous retrouver avec un hôpital transformé. En attendant les réformes en 2018, il faut arrêter de parler de fermeture. Ce qu’on risque avec ce discours c’est de mettre en péril les emplois et la continuité de l’hôpital après 2018. Aujourd’hui, il reste les opérations d’un jour. Plus 480 opérations sont possibles en One day. Cela peut devenir une spécialisation. La gériatrie reste jusqu’en 2018. Les urgences sont toujours ouvertes. Les consultations sont toujours possibles. Continuons à nous rendre à l’hôpital pour soutenir les travailleurs et pour qu’on puisse continuer à se faire soigner près de chez soi.
Cette saga commença fin du mois de novembre. La direction a demandé à rencontrer le bourgmestre et l’Échevin de l’urbanisme pour relancer le permis d’urbanisme pour l’agrandissement de l’hôpital. Cela tombait bien, les fiches du schéma directeur reprenait un plan de réhabilitation des alentours de l’hôpital. On pense que le directeur espérait avoir un refus de la commune ce qui aurait permis de rejeter la faute.
Quelques jours après, nous apprenions une assemblée générale extraordinaire avec les travailleurs de l’hôpital. Le 9 décembre, la direction évoque une «redynamisation des hôpitaux de Nivelles et Tubize». Pour l’hôpital de Tubize, on parle de la fermeture du Smur et du transfert des lits d’hospitalisation vers l’hôpital de Nivelles. Lors de ce conseil d’entreprise, les employés ont eu la garantie de garder leur emploi.
Dès cette annonce, le Bourgmestre et Sabine Desmedt ont demandé à rencontrer la direction de l’hôpital. Quelques jours plus tard, eut lieu cette rencontre. La direction a donné ces arguments qui ne sont qu’économiques et disait être sous pression suite au futur réforme et la demande du Fédéral de faire des économies.
Suite à cette rencontre, toute la locale Ecolo s’est mise à la recherche de solutions. Rapidement, on s’est rendu compte que cela serait difficile. La première étape a été de demander l’aide des députés fédéraux Ecolo qui sont présents lors des débats sur la réforme des hôpitaux.
La réforme a bon dos
Ce que nous apprenons c’est que les discutions traînent depuis 2014. Que la réforme au mieux aura lieu en 2018 et qu’elle prendra effet qu’en 2019. Alors pourquoi parler de cette réforme comme argument ? On nous a expliqué que tous les partis, les mutuelles, les professionnelles de la santé estiment que nos centres hospitaliers coûtent trop cher et qu’il faudra faire des économies et de la rationalisation. Le plus grand changement annoncé c’est que la Belgique sera divisée en bassin de soins de 400 000 à 500 000 habitants. Autant dire un bassin de soins pour le Brabant Wallon. Que les besoins et les hôpitaux seront basés sur ce bassin de soins. En 2016, de nombreux groupe hospitalier ont anticipé cette réforme et ont commencé à transféré des lits sans tenir compte des besoins. La ministre fédérale face à ce constat à décider d’installer un moratoire de deux ans à partir du 1 janvier 2017 pour que plus aucun lit ne soit transféré avant la réforme. Et voici la raison de l’accélération des transferts de lits du groupe Jolimont.
Seule solution: la mobilisation
En décortiquant le conseil d’administration du groupe Jolimont, aucune personnalité politique n’y est présente. Alors que Tubize paiera les dettes de cet hôpital jusqu’en 2020, aucun politique de l’époque n’a négocié la présence d’un représentant tubizien dans ce conseil d’administration. Aucun moyen de pression n’est possible : donc la seule solution est de soutenir les travailleurs et les citoyens qui veulent se battre pour leur hôpital. La mobilisation a lieu le vendredi 16 décembre. Plus de 300 personnes sont venues soutenir les travailleurs et montrer à la direction le mauvais chemin qu’ils prennent.
Demande de concertation
A la demande de la locale Ecolo, Sabine Desmedt a décidé de mettre autour de la table les travailleurs, les médecins tubiziens, la direction et tout les partis politiques pour trouver des solutions. Le bourgmestre a suivi notre demande et a organisé cette rencontre. Lors de la première rencontre, tout le monde était présent sauf la direction. Cela a permis de se rendre compte que la direction de l’hôpital changeait son discours en fonction de leur interlocuteur. Devant les représentants communaux on parle du manque de rentabilité de certains services, alors que sur place les travailleurs constatent des services complets et plus que rentables. De plus, il y a eu des investissements importants dans les salles d’opération. L’incompréhension demeure et une seconde réunion est organisée pour pouvoir essayer de comprendre la direction. La direction est de nouveau revenue avec l’argument économique qui ne tient pas la route car ensuite, il nous parle d’un nouvel hôpital dans l’ouest du Brabant Wallon. Il a été demandé à la direction d’arrêter de mentir et de mettre des choses en place pour assurer la continuité de l’hôpital et les emplois. La demande a été de mettre en place des solutions pour la mobilité des patients et des visiteurs. De pouvoir maintenir la gériatrie car la population tubizienne est vieillissante et cela est inconcevable de voir nos aînés faire des kilomètres pour se soigner. De garder le service SMUR et les urgences. Si l’hôpital de Tubize doit devenir un hôpital pour les opérations d’un jour que tout soit mis en place pour en faire un pôle important car dans l’avenir de plus en plus d’opérations se dérouleront en one day.
Recours devant le ministre Wallon de la Santé
Lors de la 6ème réforme de l’état, les régions ont hérité de nombreuses compétences dans le paysage hospitalier. C’est le fédéral qui donne le cadre et c’est la Wallonie qui devra les appliquer. Le ministre Wallon a signé le transfert des lits, il sera responsable d’appliquer la réforme. Un recours a été introduit par la commune contre ce transfert. L’audience de la commune devant l’agence wallonne de la santé a déjà été post posé deux fois. L’audience aura lieu le 24 juin.
Maintenant et l’avenir
Cette histoire n’est pas encore finie car deux réformes sont encore en cours: la réformes des hôpitaux et la réforme des services d’urgence. La réforme des hôpitaux aura lieu en 2018-2019, il faudra encore se battre à ce moment là pour que les tubiziens puissent avoir les soins qu’ils méritent. On ne sait pas encore ce que cela va impliquer : ouverture d’un nouvel hôpital, transferts d’autres lits,…. La réforme des services d’urgence est en cours. L’idée est que chaque citoyen puisse avoir un service d’urgence à moins de 15 minutes et d’autres types d’intervention sont envisagés (PIT, intervention sans médecin). Pour le moment, le Smur en venant de Halle n’est pas en 15 minutes partout à Tubize.
En attendant, il faut arrêter de parler de fermeture de l’hôpital de Tubize car il n’est pas fermé. Ce qu’on risque avec ce discours c’est de mettre en péril les emplois et la continuité de l’hôpital après 2019. Aujourd’hui, il reste les opérations d’un jour. Plus 480 opérations sont possibles One day. Cela peut devenir une spécialisation de l’hôpital de Tubize ce qu’il faut soutenir. La gériatrie reste jusqu’en 2018. Les urgences sont toujours ouvertes. Les consultations sont toujours possibles. Continuons à nous rendre à l’hôpital pour soutenir les travailleurs et pour qu’on puisse continuer à se faire soigner près de chez soi.
11 Avr 2017 | Actualités, Espace citoyens, La locale Ecolo Tubize
Le conseil Communal a décidé de répondre à l’appel de candidature du projet “Commune zéro déchet” de la Région Wallonne.
Mais c’est quoi une “commune zéro déchet” ?
Pour pouvoir l’expliquer quoi de mieux que de prendre l’exemple de la ville précurseur dans ce domaine : Roubaix.
Roubaix a plus ou moins les mêmes caractéristiques socio économique que Tubize. Ville en transition économique et sociale. Qui essaye de se reconstruire après plusieurs faillites.
En 2014 suite aux élections, une liste citoyenne se dégage pour gérer la ville. Rapidement, ils se lancent dans le projet de “commune zéro déchet” qui était un thème fort de la campagne. Ils ont décidé de prendre le problème à l’envers: plutôt que de chercher des solutions pour traiter plus de déchets ou nettoyer davantage, ils se sont attaqués à la source du problème: les déchets trop nombreux.
Projet ambitieux à l’échelle d’une ville
Le bon point de départ, c’étaient les familles. Ils ont commencé par une première action en 2015, avec un appel aux familles volontaires de participer à un défi de réduction des déchets de 50 % en un an.
100 familles se sont ainsi engagées à tenter l’expérience. Ils leur ont fourni de quoi peser leurs déchets, afin de leur faire prendre conscience du volume qu’ils jetaient. Ensuite, ils ont organisé des ateliers sur 14 thématiques différentes qu’elles choisissent librement.
Pour quel résultat
En trois ans, ce sont 1000 habitants, sur une ville de 100.000, qui s’y sont mises. Ils constatent un réel engouement populaire: les familles en parlent autour d’elles, au travail, à leurs amis, dans les écoles; d’autres organisent des ‘soirées Zéro déchets’ pour partager leurs expériences, et leurs trucs et astuces. Il y a actuellement environ 10 % de la population de Roubaix qui est touchée de près ou de loin, c’est très inspirant et motivant. En partant des familles, c’est maintenant tout un mouvement qui s’est lancé. Des commerces de produits en vrac se sont par exemple lancés, tandis que d’autres ont adapté leur offre. Ils atteindront bientôt 6 % des commerçants qui auront le label Zéro déchet. 20 % des écoles se sont déjà engagées dans la réduction de leurs déchets et ils constatent que les entreprises sont demandeuses.
Tubize peut faire la même chose
C’est possible avec un réel soutien, il y a moyen de mettre cela en place. Certaines familles sont déjà demandeuses, nous avons un magasin d’achat en vrac qui a vu le jour récemment à Tubize et une clabecquoise s’occupe d’un magasin en vrac à Braine Le Château. Il y a moyen d’inciter les écoles à participer ainsi que les entreprises pour créer une véritable dynamique nouvelle à Tubize.
http://www.roubaixzerodechet.fr/
http://creonsdemain.be/2017/04/10/roubaix-ville-zero-dechet-de-lutopie-a-la-realite/
http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/03/13/a-roubaix-des-pionniers-du-zero-dechet-citoyen_5093708_3244.html
https://www.facebook.com/epiceriemeltingpot/
https://www.facebook.com/au.petit.poids/
10 Avr 2017 | Actualités
Une histoire vieille de 20 ans qui doit en finir. En 20 ans, les curateurs ont maintenant simplifié la situation qui était complexe. Avec plus de 4000 créanciers, il n’y en a plus que deux. L’état et les travailleurs. Après 20 ans, l’état doit abandonner les procédures judiciaires pour laisser l’argent aux derniers employés et cadres qui attentent cet argent pour finir leur vie dans la dignité.
Historique des Forges de Clabecq
En 1752, l’impératrice Marie-Thérèse de Hongrie et de Bohème autorise le maintien à Clabecq d’une forge actionnée par un moulin à eau sur la Sennette. Il s’agit véritablement de la première forge de Clabecq. À l’origine, elle se développe donc à partir d’un moulin à battre le fer, construit à côté même d’un moulin à farine. La maçonnerie du bief de cette forge est toujours visible encore aujourd’hui. En 1812, Napoléon Ier demande que soit porté à l’étude la réalisation d’un canal reliant Bruxelles à Charleroi. En 1819, l’entreprise dénommée « Fonderie et platinerie de fer » comprend de nombreux équipements dont un haut fourneau. En 1828, au bord de la faillite, Edouard Goffin (1796-1858) (époux de Catherine Matthieu) reprit la société, sauva l’usine et l’orienta vers la transformation de produits de haut fourneau et l’utilisation de la mitraille. En 1832, c’est-à-dire 20 ans plus tard, le canal est effectivement créé, ce qui modifie considérablement le paysage économique et social de la région. Le véritable fondateur des “Forges de Clabecq, dont la statue est érigée sur la place du village, est Josse-Philippe-Edouard Goffin (1830-1887), (époux de Fanny t’Kint, 1832-1886), qui développa l’entreprise.
Mais la vraie croissance des Forges arrive en 1850 et de là, on peut véritablement la considérer comme une usine. Son frère Charles-Henri Goffin (1827-1861) l’aida dans sa tâche et installa un laminoir et un raccordement au chemin de fer. En 1888, les forges deviennent une société anonyme. Actionnaires: familles Goffin, puis Matthieu Moeremans. Ce qui a favorisé le développement à cet endroit est donc le canal Bruxelles-Charleroi, la présence d’un début de forge mais aussi la présence de la chaussée allant de Mons à Paris. La présence du chemin de fer a aussi favorisé l’agrandissement des Forges. Malgré l’absence de matière première sur place, elle peut arriver grâce aux moyens de communication et tout de suite repartir pour le reste de la Belgique, vers la France, et vers le monde grâce à Anvers qui est un des plus grands ports mondiaux.
Depuis 1973, les conditions économiques de production de l’acier ont changé considérablement. En effet, si la production a augmenté rapidement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, après le premier choc pétrolier, qui a entraîné une augmentation importante du coût des matières premières, cette croissance s’est quelque peu ralentie, avec d’importantes variations d’une année sur l’autre. Le complexe sidérurgique, qui comprend des hauts-fourneaux, des laminoirs, une coulée continue, une fonderie et une aciérie électrique, a compté jusqu’à 6000 travailleurs en 1975. Mais la faillite qui suivit fut inévitable.
Réf: – Recherches généalogiques sur la famille Goffin de l’Entre-Sambre-et-Meuse par René Goffin. Bibl. de la ville de Nivelles. -/- J. Tarlier et A. Wauters, canton de Nivelles, p. 136. -/- Journal l’Eco-soir du vendredi 2 août 1996, p. 7.
La faillite
Les premières grèves ont réellement commencé dans la semaine du 22 au 26 novembre 1993, mais elles ont été vite stoppées par les directions syndicales. Les années 1994 à 1996 sont marquées par des mouvements aux Forges et une faillite semble tout bonnement inévitable. Après la faillite de leur entreprise, en décembre 1996, les ouvriers des Forges de Clabecq expriment leur colère devant le rôle scandaleux joué par les banques. « On marche parce que rien ne marche ! ». Ce slogan résumait à lui seul le sentiment général des quelque 30 000 personnes rassemblées autour de Roberto D’Orazio (qui était l’animateur de la Section Syndicale FGTB) qui, le 2 février 1997 à Clabecq, participaient à la marche « multicolore » pour l’emploi. La foule, qui s’était déplacée de toute la partie francophone du pays, rejointe par quelques contingents syndicalistes flamands, a constitué un des plus importants rassemblements en Belgique. Ils venaient tous crier leur mécontentement face à la destruction d’emplois consécutive à la mondialisation de l’économie. En attendant une destruction prochaine, le site a même été classé comme zone d’activité économique désaffecté par le gouvernement. Les causes de la fermeture sont principalement dues à la mondialisation. La main d’œuvre dans les pays européens est chère par rapport à l’Asie notamment pour une qualité identique. De plus, la localisation au centre des terres n’est plus si avantageuse pour ce type d’activité. En effet, débarquer la marchandise des cargos, la rembarquer sur les péniches pour les emmener aux Forges et le trajet inverse revient beaucoup plus cher que si l’industrie est localisée près d’un port côtier. Ce qui fonctionne encore bien en Europe est la sidérurgie spécialisée mais les Forges de Clabecq produisaient seulement de l’acier bas de gamme et les bâtiments sont trop détériorés pour pouvoir les réutiliser.
La réaffectation
C’est en 1997 que l’entreprise Duferco rachète une partie du site. La Région wallonne reste toutefois propriétaire à 48 %. L’usine sert aujourd’hui au laminage. En 1997, à la suite de la désaffectation du site des Forges de Clabecq, Duferco, une société sidérurgique qui n’a pas été rachetée par Arcelor (qui s’est fait lui-même racheté par Mittal Steel), a acquis une partie de ce site (la rive gauche). L’activité n’a commencé véritablement qu’en 1998. La société occupait la majorité des terrains industriels “ex-Forges de Clabecq”, bien qu’une partie des anciennes installations soit restée inutilisée. Depuis 2002, ce qui est appelé la « phase liquide » (haut fourneau + aciérie) a été stoppée et par conséquent une autre partie du site n’est plus utilisée comme outil (mais l’est encore partiellement comme zone de stockage). Duferco veut dans les mois et années à venir, assainir et réaménager la partie stoppée. Duferco n’a pas acheté ce site industriel par hasard. En effet, l’excellente localisation des installations a été un facteur contribuant à la décision d’achat en 1997: au cœur de l’Europe, à courte distance d’Anvers (idéal pour l’exportation vers les 4 coins du monde), et relié à l’ensemble des réseaux de transport (autoroutes, voies ferrées, voies navigables).
NLMK, c’est ce groupe russe spécialisé dans la sidérurgie. Il a repris une partie des anciennes forges de Clabecq. Mais leur infrastructure s’est dégradée au fil des ans. Les machines tombent trop souvent en panne. L’idée ici, c’est donc de moderniser l’outil. NLMK a déjà injecté 130 millions d’euros à Clabecq, mais la crise économique mondiale a empêché l’entreprise de retirer jusqu’ici les fruits de cet investissement. L’acier produit à Clabecq n’est pas encore rentable. Mais l’actionnaire russe, en cheville avec la Région wallonne via la SOGEPA, semble patient. Il vient d’annoncer en conseil d’entreprise de nouveaux investissements, de moindre ampleur certes, destinés à moderniser des machines vieillissantes. “On a de gros problèmes de maintenance, on a d’ailleurs déjà connu plusieurs arrêts, explique Matéo Villani, délégué de la FGTB. Là maintenant, ils se sont rendus compte que l’on faisait beaucoup de curatif, et qu’il était peut-être temps de faire du préventif.” Et Matéo Villani de poursuivre : “On sait qu’on perd de l’argent. On a la chance d’être soutenu par le groupe russe, qui n’est pas Duferco. Il est beaucoup plus gros et peut se permettre lui de perdre de l’argent pendant plusieurs années pour pouvoir revenir à l’équilibre. Ici, le but serait justement de revenir à l’équilibre. Peut-être pas pour 2016, mais plutôt pour 2017.” Pour retrouver la rentabilité, NLMK Clabecq mise sur des aciers à haute valeur ajoutée, que les Chinois ne sont pas encore capables de produire, par exemple des tôles qui résistent à l’abrasion, destinées à des engins de chantier, ou qui résistent aux obus pour les véhicules militaires ou blindés. On précisera encore que NLMK emploie environ 500 personnes à Clabecq. Projet de quartier nouveau
Un nouveau projet est en cours de formation. Sa réalisation pourrait durer 10, 15, voire 20 ans. 2000 à 2500 logements sont prévus sur le site des anciennes forges. La phase de démolition des bâtiments du site a débuté en 2008. Certains bâtiments pourront être conservés pour témoigner du passé industriel de la région, comme le château d’eau. Le haut fourneau 6, le plus haut et datant de 1972, a été abattu le 4 septembre 2012.
Liens utiles : http://www.museedelaporte.be/index.php http://www.tvcom.be/video/info/economie/20-ans-de-la-faillite-des-forges-de-clabecq-_18613.html
Situation des travailleurs 20 ans après
Cela fera bientôt 20 ans que la faillite a été prononcée. Les indemnités n’ont pas été versées! Le mois de janvier 1997 restera à jamais comme un mois noir à Tubize. En effet, il coïncide au prononcé officiel de la faillite des Forges de Clabecq. Mais bien au-delà des conséquences et des nombreuses personnes qui ont perdu leur emploi, vingt ans après, ils sont encore des centaines à attendre leurs indemnités. Une situation incompréhensible qui a poussé six anciens des Forges à se rassembler pour tenter de faire avancer ce dossier. Arturo, Christian, Carlo, Michel, Daniel et Louis ont tous travaillé de nombreuses années dans les Forges, qui étaient même pour certains une deuxième maison tant ils y passaient du temps. Mais depuis la faillite, il s’est écoulé beaucoup de temps. Vingt ans l’année prochaine et, pour le moment, ils n’ont touché que 47 % de leurs indemnités, alors que certains en auraient bien besoin pour vivre ! “75 anciens sont décédés depuis la faillite, mais dans ceux qui sont encore en vie, il y en a beaucoup qui souffrent de graves ennuis de santé et qui auraient bien besoin de cet argent pour s’en sortir”, explique Michel Walravens. Le “groupe des six” aimerait surtout comprendre pourquoi cela prend autant de temps pour régulariser cette situation, car cet argent qui dort, c’est le leur ! “Ce qui est dû est dû, continue Arturo Napoletano. On a attendu poliment pendant de nombreuses années, en espérant que tout allait se régler, mais rien ne bouge et c’est pour cette raison qu’on a créé ce petit groupe.”
http://www.dhnet.be/regions/brabant/les-anciens-des-forges-de-clabecq-toujours-pas-indemnises-56e9ba8735702a22d570b65e
https://www.rtbf.be/lapremiere/article_il-y-a-20-ans-la-faillite-des-forges-de-clabecq?id=9516982
Depuis qu’ils ont formé leur groupe, comme par enchantement, les choses se décantent un peu ! “On en avait vraiment marre d’attendre. Je pense que si on n’avait pas bougé, ce dossier serait resté au fond du placard”, enchaîne Michel Walravens. Quant à la suite du dossier, une chose est certaine, maintenant qu’ils sont lancés, ils ne vont plus rester à attendre sans rien faire. “S’il faut aller plus loin ou plus haut, nous le ferons. Cette situation a trop duré. On a travaillé dur pour mériter cet argent et s’il faut se mobiliser, on le fera”, conclut Christian Mettens. L’image semble surréaliste tellement l’attente est longue. 20 ans après la faillite des forges de Clabecq, certains travailleurs réclament toujours une partie de leurs indemnités de licenciement. Près de 400 ex-cadres et ex-employés n’ont toujours pas perçu leur dû. Ce qui pose problème depuis 20 ans, c’est le nombre important de créanciers dans cette affaire, notamment les banques qui ne lâchaient pas le morceau. Une audience dans ce dossier avait lieu en novembre au tribunal de commerce de Nivelles.
Cette fois-ci, c’est l’Etat belge qui réclame la créance des banques à la curatelle. Nouveau rebondissement dans cette longue affaire. L’Etat belge face à la curatelle : un milliard et 240 millions de francs belges de créance “Ces indemnités dues aux anciens travailleurs, cela fait des années que cela traîne” explique un des curateurs, l’avocat Dominique Jossart. “Difficile de savoir à combien se chiffrent ces indemnités, mais il faut savoir que tout le monde a reçu au moins une partie. Les ouvriers ont été complètement indemnisés. Ce dont on parle ici, ça concerne les ex-cadres et les ex-employés qui attendent encore une partie de leurs indemnités. A la curatelle, nous avons en caisse un certain montant (environ 12 millions d’euros), mais tant que le conflit avec les banques n’était pas réglé, on ne pouvait rien verser. Maintenant, c’est l’Etat belge qui nous réclame la créance. A cause de la garantie qui couvrait les emprunts des forges faits aux banques en cas de faillite, l’Etat a remboursé les banques. Et maintenant l’Etat se retourne vers la curatelle. C’est énorme évidemment: 1 milliard 240 millions de francs belges de créances. Notre espoir c’est de gagner cette procédure. Et de prouver que cette garantie était illégale.” Les plaidoiries dans cette procédure devraient avoir lieu en octobre ou novembre 2017. “Après il y aura les appels, et un possible nouveau recours en cassation”. “On attend depuis 20 ans, à quand les indemnités?”
Après la faillite des forges de Clabecq en 1997, ils étaient près de 4000 créanciers à se présenter aux curateurs. Les banques, différents sous-traitants à l’ONSS mais aussi les travailleurs. Les ouvriers eux ont touché leurs indemnités mais pour 400 ex-cadres et ex-employés, la situation n’est toujours pas réglée complètement. “Nous attendons, et nous espérons sincèrement que cela va se débloquer. Mais les banques et l’Etat Belge sont à un rang supérieur de créanciers. Il y avait cette possibilité d’expropriation de terrain ayant appartenu aux forges situées a Vilvoorde. Mais maintenant que le dossier prend une autre tournure avec la créance des banques dans les mains de l’Etat belge, on verra …”explique Louis Houdart, ancien employé aux forges. Alors quand ces indemnités seront-elles enfin perçues?
Du côté de la curatelle, on n’est guère optimiste sur la durée du délai. “Avec cette nouvelle procédure, on est partis pour quelques années” ajoute Dominique Jossart. “Je me dis que ça pourrait encore durer cinq ans”.
Un certain point de vue
Les Forges de Clabecq étaient une usine sidérurgique intégrée, située en Wallonie, avec une production annuelle de 1 500 000 tonnes en acier liquide et un emploi moyen annuel de l’ordre de 2000 personnes. À l’issue de difficultés économiques et financières très graves et une tentative de sauvetage par l’Etat – jugée incompatible avec le marché commun par la Commission européenne en décembre 1996 – l’entreprise a été déclarée faillie par le tribunal le 3 janvier 1997 et son administration mise sous curatelle. Après la déclaration de faillite, et conformément à la loi belge, la curatelle a licencié tous les travailleurs et, en dépit des diverses tentatives pour trouver les moyens pour redémarrer l’entreprise, celle-ci est restée inactive depuis la faillite. Sur la base des informations reçues par la Commission, la procédure de faillite est tout à fait conforme à la législation belge sur les faillites.
La Commission constate en effet que:
– l’État a fait déclaration de créance correspondante au montant de l’aide illégale payée aux Forges de Clabecq;
– le paiement aux créanciers se fait d’après la loi;
– le paiement des créances de l’État est improbable en vertu du montant élevé des créances détenues par d’autres créanciers avec un caractère privilégié;
– la cession des actifs à Duferco Clabecq s’est faite dans le respect de la procédure (meilleure offre, procédure acceptée par le tribunal, accord des créanciers).
Les aides sociales dont ont bénéficié les ex-travailleurs de Clabecq (pré-pensions extralégales) sont des aides aux individus et non des aides à l’entreprise. Les Forges de Clabecq étant en faillite depuis le 3 janvier 1997, l’entreprise ne pourrait s’acquitter d’aucune nouvelle obligation envers les ex-travailleurs, qui en accord avec la loi ont tous été licenciés le 10 janvier 1997. Toutes les créances des travailleurs sur l’entreprise faillie ont été traitées par la curatelle en accord avec la législation belge sur les faillites et ne pourront être remboursées que dans le respect de celle-ci. Le Code des aides à la sidérurgie ne s’applique que dans le cas où l’État se substitue à l’entreprise en payant des allocations versées aux travailleurs qui devraient être à charge de l’entreprise afin de faciliter la fermeture partielle ou complète d’installations. Dans le cas présent il n’y a pas eu fermeture d’entreprise ou d’installations d’entreprise mais bien une faillite d’entreprise. La Commission conclut donc qu’il n’y a pas d’éléments d’aide à Duferco Clabecq dans l’acte de rachat des actifs des Forges de Clabecq en faillite.
Napoletano Arturo